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Développer notre imaginaire, armé·es d'une bonne compréhension de ce que nous souhaitons changer et pourquoi, à l'aide d'alternatives ancrées dans le réel, qui se situent souvent dans des interstices difficilement descriptibles, loin des récits parfois totalisants des utopies.

  • Travailler avec le vivant plutôt que contre lui.
    • S'allier avec son ingéniosité pour réduire notre dépendance à la haute technologie, et donc aux industries extractives.
  • L'ingénieur·e ou le/la scientifique comme facilitateur·ices d'une recherche autonome portée par les concerné·es.
  • L'entrepreneur·e comme facilitateur·ices d'une production autonome portée par les concerné·es ?
  • Comment faciliter la mise en mouvement vers des actions plus alignées avec les impératifs écologiques et sociaux ?
    • En particulier, depuis une position d'ingénieur·e ou de scientifique ?
    • Comment inciter à un entrepreneuriat aligné avec ces impératifs ?

Mots-clé : permaingénierie, technologies appropriées.

De quel entrepreneuriat avons-nous besoin ?

Entreprendre est un mot très connoté : beaucoup y entendent start-ups faussement cool et déconnectées de la réalité, ou encore grandes entreprises destructrices du vivant et de l'humain.

Et pourtant, de nombreux collectifs, généralement peu médiatisés, montrent qu'entreprendre peut aussi consister à donner vie à des espaces de liberté, d'expérimentation et d'action qui préfigurent et construisent le monde que nous voulons voir advenir.

Quelles sont les caractéristiques de cette deuxième catégorie d'entreprises, que l'on souhaiterait beaucoup plus nombreuses ? J'ai tenté d'en esquisser le portrait.

Neuf pistes de tarification équitable

Questionner l'entrepreneuriat peut également mener à questionner le type de transaction que nous construisons entre client et fournisseur. J'ai rassemblé neuf pistes de tarification alternative pour aiguiller celles et ceux qui souhaiteraient sortir de la logique du prix fixe et identique pour tou·tes.

Comment bien démanteler ?

Il devient difficilement contestable qu'une réduction nette de l'activité économique, et notamment industrielle et extractive, est nécessaire si nous voulons sortir de la logique de destruction du vivant dans laquelle nous sommes engagés.

Un entrepreneuriat du démantèlement devient donc nécessaire, et qui semble difficile à imaginer tant tout notre imaginaire collectif nous pousse vers la croissance. Alors, comment bien démanteler ?

Bio-ingénieur de formation, je me questionne depuis plusieurs années sur quel rôle peuvent avoir les ingénieur·es, dans une société qui semble saturée de technologie, et dans laquelle cette dernière semble jouer un rôle déterminant dans la destruction du vivant.

Après avoir rencontré d'inspirant·es collègues en Belgique dans le groupe Ingénieur·es en transition, animé par Hilario Saenz Palomeque, j'ai ainsi rejoint le réseau Ingénieurs Engagés et co-créé un groupe local autour de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en 2018, avec Julie Scotton.

Dans ce groupe, à défaut de réussir à peser significativement dans le contenu des formations à l'EPFL, nous avons commencé des auto-formations à l'ingénierie engagée.

Nous y avons parlé de low-tech, en théorie comme en pratique (agriculture, habitat), d'ingénierie décroissante, d'automatisation, ou encore de nucléaire, et même de propriété privée.

Voici les notes collectées lors de ces événements au sujet de l'agriculture low-tech, de l'ingénierie décroissante, ou encore de l'habitat low-tech.

Un des rôles de ces ingénieur·es engagé·es peut être le rôle de facilitateur de recherche (et/ou R&D) autonome, présenté ci-dessous.

Avec Thomas Bernardi et l'association Ping, nous avons exploré ensemble en quoi les fablabs (ateliers partagés de fabrication numérique et manuelle) pouvaient servir une dynamique d'agriculture urbaine, et réciproquement.

Après avoir esquissé une vision de comment les deux champs pouvaient se croiser, nous nous sommes arrêtés sur la conception et la réalisation d'un kit d'analyse du sol, à destination des jardiniers urbains. Les sols urbains étant régulièrement pollués, le but était de permettre à celles et ceux qui souhaitent les cultiver de pouvoir analyser cette pollution, en vue de décider si/quoi/comment cultiver.

Nous avons donc conçu un atelier de recherche autonome, durant lequel un groupe de concerné·es (jardinier·es urbain·es sans connaissances scientifiques particulières) allait chercher par elleux-mêmes comment réaliser ce kit d'analyse du sol.

Vous trouverez ici le fruit de nos recherches.

Après nous être confrontés à la complexité de la tâche, nous avons répondu positivement à l'offre de spécialistes de l'université voisine, et avons organisé un second atelier durant lequel nous avons pu leur poser toutes nos questions, et tester certains de leurs outils et méthodes.

Le kit, imaginé au départ comme un outil technique d'analyse du sol, est au final devenu un dépliant, mis en forme par Martin Barraud de l'Atelier Moins mais mieux, dont les jardinier·es peuvent s'emparer pour savoir comment procéder pour évaluer, et éventuellement analyser la pollution de leur sol.

Cette démarche est une mise en pratique concrète de la vision présentée dans cette tribune, présentant un tiers-lieu fictif, “le lieu vivant”, dans lequel tout un chacun apprend à travailler avec le vivant pour répondre à ses besoins.

Un nouveau rôle pour les ingénieur·es et scientifiques professionnel·les

Le rôle des ingénieur·es et des scientifiques “professionnels” dans ce type de dispositif pourrait ainsi devenir le rôle d'un·e facilitateur·ice d'une démarche de recherche (et/ou conception, développement) porté·e par les concerné·es.

Ce rôle consisterait à “encapaciter” (empowerment) les concerné·es en les accompagnant dans le “comment ?” de la production de la connaissance et la conception/réalisation des dispositifs dont illes ont besoin.

Cette approche est esquissée dans le rapport "ingénierie et décroissance", ou encore magnifiquement incarnée par l'Atelier Paysan.

Dès 2010, en 3ème année d'école d'ingénieurs, je m'intéresse au biomimétisme, et oriente la fin de mon cursus dans cette direction.

Après un mini-mémoire sur les points de convergence et de divergence entre écologie industrielle et biomimétisme, je consacre mon projet de master à la définition d'une méthode d'éco-conception par le biomimétisme, en collaboration avec le designer Guillian Graves.

En complément de nos mémoires respectifs, nous rédigeons, avec Guillian Graves, "Versus ?", un carnet de recherche croisé, présentant notre recherche selon nos deux perspectives de designer et bio-ingénieur.

Nous appliquons notre méthode de conception sur la bouilloire électrique et imaginons Nautile, une bouilloire bio-inspirée éco-conçue.

Ce qui est barré est cité dans le portfolio thématique.

Mentionné dans des articles :

* Conférence "Un biomimétisme engagé", Université technologique de Compiègne, octobre 2016. * "Pratiques croisées du design et de la bio-ingénierie", séminaire Forumidable, ENSCI-les-Ateliers, avril 2016. * "Les idées changent le monde: la nature inspire les créateurs", passage à Wéo après TEDx, 2015.

* Une bouilloire naturelle, série Nature = Futur.

  • Interview en marge de ma participation à 0.camp.

* Conférence TEDx "Innovation et design par le biomimétisme", avec Guillian Graves, TEDx Lille, février 2015. * 6 years of creative biology, conférence à ICT-Art Connect, 2014. * Design & bio-ingénierie, séminaire “Design, sciences et représentations”, avec Guillian Graves, ENSCI-les-Ateliers, 2013.

* Le vivant, un réservoir de créativité ?, un interview par Sam et Marie dans leur podcast Scienceopolis, avril 2021. * "Comment bien démanteler", intervention dans la webradio de Ping, 2020. * Interview à Sun Radio sur le programme agriculture urbaine & fablab avec Ping, 15 novembre 2017.

  • Émission 'src' sur le libre de Radio Campus Bruxelles (2015)
    • Présentation de FoAM.
    • POC21
    • Festival D (?)
  • Intervention dans l'émission “la tête dans le flux”, sur le sujet de l'omniprésence numérique, animée par Thomas Bernardi de Ping, avec Océane Peisey, novembre 2014.
  • Interview par Paul Granjon, artiste spécialisé dans la co-évolution homme-machine, juillet 2014.
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  • Last modified: 2021-05-14 10:28
  • by michka