Solaire, éolien, l'électricité renouvelable, à la Foire, on connaît. Mais avez-vous entendu parler des piles microbiennes ?
Le sol regorge de microbes. D'innombrables champignons et bactéries y jouent un rôle essentiel: la biodégradation. C'est par leur action, par exemple, que les feuilles se dégradent en humus, processus qui n'est pas étranger à ceux qui possèdent un compost.
Parmi cette biodiversité invisible, vivent des bactéries électrogènes. Comme leurs congénères, elles se nourrissent des nutriments apportés par la matière organique en décomposition. Toutefois, dans les produits de cette dégradation, on trouve… des électrons, les particules qui se déplacent par ailleurs dans les fils de nos appareils électriques et électroniques.
Habituellement, ces organismes donnent leurs électrons à l'oxygène. Mais lorsque celui-ci vient à manquer, par exemple dans la vase et autres sols très compactés, elles ne savent pas quoi en faire. Et si “un foireux sachant y faire” passe par là avec une électrode, il peut produire de l'électricité !
En fabriquer une est assez simple:
- Mettre une motte de vase au fond d'un bocal en verre
- Y plonger une canette en acier/alu, préalablement passée au papier de verre, et connectée à un fil électrique (par exemple avec une pince crocodile), qui constituera notre électrode négative (anode)
- Recouvrir le tout d'eau
- Y placer une seconde canette préparée de la même façon.
- A l'aide d'un voltmètre, on pourra mesurer une petite différence de potentiel entre les deux fils (env. 0.1 V), comme aux bornes d'une pile AA (env. 1.5 V).
Le principe n'est pas nouveau. Il fait l'objet de recherche active dans les laboratoires scientifiques, qui produisent des piles de pointe. Pour ma part, je me suis intéressé à en fabriquer à partir de différents matériaux de récupération. On peut ainsi remplacer les électrodes par d'autres matériaux métalliques, ou la vase par des épluchures recouvertes de percolat de vermicompost.
La puissance de la pile microbienne (notamment de récupération) est très faible (10 W par mètre cube…), ce qui n'est pas un problème pour les objets utilisant de peu d'énergie, et de façon intermittente (éclairage, télécommunication…). Je suppose qu'en combinaison avec un voleur de joules, elle puisse s'avérer très utile… A voir dans un prochain numéro de la newsletter !
Pour plus d'informations, ici se trouve une présentation en images sur le sujet.
Mes expériences sont relatées (en anglais) ici.
Un atelier (en français) mené à Nantes avec quinze médiateurs scientifiques est relaté ici.
Pour toute question, ou pour me faire part de vos tentatives, écrivez-moi : michka (at) fo (point) am